La démarche encore un peu mal assurée, le petit agneau entra dans l’enclos, en même temps que sa mère et quelques autres ovins.
Découvrant ce lieu mystérieux et peuplé d’autres créatures animales, il s’arrêta devant une étrange bestiole qui n’avait que deux toutes petites pattes, une tête bien moche sans poil aux couleurs rougeoyantes.
– Bonjour, qui es-tu?, demanda l’agneau.
– Je suis une dinde. Tu n’en as jamais vu?
– Non, je pense que je m’en rappellerais! Tu as si drôle allure …
– Que trouves-tu de drôle?
– Tout, en fait. Tu as deux petites pattes ridicules, une tête qui fait peur et tu fais un drôle de bruit. À quoi tu sers?
– Je suis un oiseau de basse-cour. On me donne à manger pour que je sois en bonne santé. Et puis un jour, comme mes parents, comme mes grands-parents et arrière-grands-parents, je partirai.
– Pour aller où?
– Je ne sais pas. Sans doute quelque chose de plus beau qu’ici, puisque personne n’est jamais revenu.
– Moi j’ai entendu que c’étaient les êtres humains qui nous mangeaient.
– Allons allons, quelle idée! Regarde comme ils s’occupent bien de nous! On a de l’espace, on peut aller et venir comme on veut, on est bien nourris… Je trouve d’ailleurs que j’ai pris un peu de poids ces derniers jours. Il va falloir que je me surveille… Et toi, qui es-tu donc? Toi aussi tu es bizarre avec tes quatre pattes toute blanches et ta peau toute douce et bouclée. On dirait de la laine!
– Je suis un agneau. Je suis né il y a quelques semaines de cela dans la ferme voisine, de l’autre côté de la forêt. Et puis on nous a emmenés ici ce matin. Je ne sais pas pourquoi.
– Tu sais, c’est bientôt les fêtes de Noël. Peut-être que les humains auront besoin de ta peau pour en faire des sacs?
– Je ne sais pas. On ne m’a rien dit. Mais j’ai entendu qu’ils n’étaient pas toujours gentils avec les animaux et que nous finissions souvent dans leur assiette…
– Ne crois pas tout ce qu’on te dit! Les humains ne sont pas aussi cruels que ça. Ils cultivent plein de légumes et de fruits dans le verger à côté. Ça leur suffit pour se nourrir, non?
– Je ne sais pas. Je me méfie quand même…
– Ne t’en fais pas… Tiens, le voilà qui s’approche de nous. Oh, ben c’est pour moi, dis donc! Je vais y aller à mon tour! À moi la découverte du monde, comme mes aïeux!
– Bon ben au-revoir!
– On se reverra bientôt ! Je viens d’entendre l’humain dire qu’il viendrait te chercher à Pâques!
Ouvrez les autres cases!!
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