Niché au fond de la vallée, entre sapins et montagne, le hameau semble si paisible. Les maisonnettes sont simples, sans prétention, à l’image des hommes et des femmes de ce terroir, héritiers d’ancestrales traditions d’humilité et de modestie. Des façades lisses et presque immaculées, quelques colombages, des toits de tuiles rouges. Et, bien sûr, une cheminée fièrement dressée comme un poing levé contre l’austérité et la dure réalité d’un quotidien fait de labeur, de sueur, de larmes et, parfois, de sang.
On imagine, derrière les vitres éclairées de ces quelques maisonnettes, avant que ne soient refermés les épais volets en bois, la chaleur d’un intérieur rustique, mais accueillant. Ici, un feu qui crépite dans l’âtre, les flammes animant le salon de leur danse frénétique. Là, quelques décorations de Noël accrochées au mur ou posées sur les rebords de fenêtre : des étoiles, des flocons, des Père Noël et des lutins joyeux.
Un peu en retrait, la grande table de la salle à manger, dressée pour le dîner familial. Et flottant dans l’air, les délicieux fumets provenant de la cuisine attenante, où se préparent une épaisse soupe de légumes et un bon bœuf bourguignon qui tiendra chaud quelques jours durant.
Et bien sûr, le sapin, incontournable, stratégiquement posé dans le coin opposé à la cheminée, lourdement chargé de guirlandes, boules et autres décorations multicolores.
Dehors, pas un bruit. Pas un chat. La rigueur de l’hiver a découragé les plus téméraires des promeneurs nocturnes. Tous ont préféré rester bien au chaud dans leurs tanières, leurs nids, leurs antres. Demain sera un autre jour et il sera grand temps de partir en chasse d’un peu de nourriture pour tenir jusqu’au jour suivant.
Voilà que, soudain, la neige se met à tomber. Des milliers de flocons comme autant de confettis aux reflets d’argent, qui virevoltent dans le ciel et semblent jouer à vouloir s’attraper entre eux. Le spectacle est saisissant! On a même l’impression que certains défient les lois de la gravité et remontent quelques instants, avant de reprendre leur course vers le sol.
Désormais tapissé de blanc, le paysage n’offre plus aux regards les subtilités de ses reliefs, les variétés de ses formes, la richesse de ses couleurs naturelles. Tout est uniformément blanc. Il suffit alors de fermer les yeux pour imaginer entendre le bruissement si caractéristique des pas s’enfonçant dans ce manteau neigeux.
Peu à peu, l’agitation retombe. Les flocons cessent leur folle course et finissent de se poser délicatement à terre ou sur les toits, pour les plus paresseux – ou les plus pressés – d’entre eux qui préfèrent écourter leur périple et prendre de la hauteur sur les événements.
De nouveau, le calme. Le silence. L’impression de quiétude absolue, de plénitude. Comme si rien ne s’était jamais passé. Et pourtant, le décor donne l’impression d’être à la fois similaire et différent de ce qu’il fut auparavant.
Mais il suffit, simplement, de se saisir de la boule et de la secouer très fort pour déclencher, de nouveau, une joyeuse et féérique tempête. La magie opérée par toute cette neige qui s’éparpille énergiquement sous le dôme de plexiglas fait alors le reste.
Ouvrez les autres cases!!
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